Le lipoedème : nouvelle "pseudo‑maladie" à la mode ou réalité méconnue ?
Le lipoedème : nouvelle "pseudo‑maladie" à la mode ou réalité méconnue ?
Le lipoedème est une maladie chronique progressive qui touche presque exclusivement les femmes. Elle se manifeste par une accumulation disproportionnée et symétrique de tissu adipeux sous‑cutané, majoritairement au niveau des cuisses, hanches, fesses et parfois des bras, épargnant les pieds et mains
Qu’est‑ce que le lipoedème ?
Il s’agit d’un dysfonctionnement du tissu adipeux, distinct de l’obésité ou de la cellulite. La graisse lipodémateuse est hormonale, fibrosée, inflammée et souvent liée à une altération du drainage lymphatique
Cette particularité explique pourquoi elle ne réagit pas à l’alimentation ou à l’exercice classique, contrairement à la graisse "saine".
Les signes cliniques incluent douleur à la pression, tendance aux ecchymoses, sensibilité accrue et œdème non réductible

Visualisation et mesure : graisse saine vs graisse lipodémateuse
– Graisse saine (normale) : se répartit uniformément, réactive à régime et activité physique.
– Graisse lipodémateuse : apparaît sous forme nodulaire, fibrotique, inflammée et ne régresse pas malgré les
Sur les images ci‑dessus, le premier diagramme illustre la localisation d’une graisse "saine" tandis que les suivants visualisent le tissu adipeux dans le lipoedème (hypertrophie, hyperplasie, fibrose, oedème) .
Ces différences sont cliniquement visibles (cuffing à la cheville, disproportion hanche/cuisses) et peuvent être mesurées par imagerie (IRM ou scanner) montrant une hypertrophie uniforme et inflammatoire du tissu sous‑cutané, sans modifications cutanées typiques du lymphœdème

Un cas révélateur : anorexie et persistance du lipoedème
Un cas remarquable publié dans l’American Journal of Case Reports décrit une jeune femme qui, persuadée d’être en surpoids en raison de la disproportion de ses membres inférieurs, développe une anorexie sévère avec un IMC moyen de 15 kg/m². Après une longue période, elle retrouve un IMC de 21,5 kg/m², mais la graisse localisée aux cuisses et hanches reste inchangée. Ce sont uniquement des symptômes tels que douleur, sensibilité et ecchymoses qui conduisent enfin à poser le diagnostic de lipoedème
Ce cas illustre parfaitement que le lipoedème ne se développe pas par excès alimentaire mais ne répond pas non plus à la restriction calorique extrême, ce qui peut favoriser l’apparition de troubles alimentaires

- Prédisposition génétique : antécédents familiaux dans jusqu’à 60 % des cas, avec probable transmission autosomique dominante
- Influences hormonales : début souvent lié à la puberté, grossesse ou ménopause ; rôle de la dérégulation d’œstrogènes favorisant adipogénèse excessive
- Dysfonction microvasculaire : angiogenèse excessive, perméabilité capillaire, microangiopathie, inflammation chronique, fibrose et altération du drainage lymphatique même aux premiers stades
- Le tissu gommerait ainsi toute réaction normale à la restriction calorique et au sport, menant à l’accumulation persistante, douloureuse et résistante du gras.









